Mise en place par le Cniel, la réduction des volumes de lait sur le mois d’avril est indemnisée sur des fonds interprofessionnels à hauteur de 320 € les 1 000 litres. « Ce n’est pas un tarif de prix du lait à un niveau de recommandation contractuelle », a tenu à rappeler Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL, dans une vidéo diffusée sur Youtube le 21 avril.
Cette réduction, volontaire de la part des éleveurs, ne peut se faire qu’à certaines conditions, a-t-elle insisté : elles est notamment « assortie du maintien de la collecte et d’une plus grande mutualisation des industriels, même s’il y a encore des efforts à faire à ce niveau-là », estime-t-elle. Les distributeurs doivent continuer à faire entrer de nouvelles référence, comme les fromages privés de leurs débouchés habituels dans la restauration hors domicile.
« Il y a des distributeurs qui jouent le jeu, pas tous », a indiqué de son côté la présidente de la FNSEA, qui déplore « 1 500 tonnes de fromages en stock, c’est catastrophique ». La filière a par ailleurs mis en place une opération de communication, « fromagissons ».
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Des « garde-fous sont nécessaires », a renchérit Christiane Lambert dans cette même vidéo. « Il ne faut pas que les entreprises en profitent, beaucoup d’entreprises sont en situation de faire de meilleures valorisations », a-t-elle insisté, invitant les industriels « à respecter les accords interprofessionnels ».
Par ailleurs, « nous attendons avec beaucoup d’impatience une réponse de l’Europe », ajoute de son côté Marie-Thérèse Bonneau, notamment en matière de stockage privé. Si les 27 ministres de l’agriculture de l’UE ont envoyé un courrier en ce sens à la Commission, cette dernière n’a pas encore pris les mesures exceptionnelles attendues. Néanmoins, « nous savons tous que les décisions de Bruxelles sont toujours longues à venir », a rappelé Christiane Lambert.