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Les agriculteurs retrouvent le moral. D’après la toute nouvelle vague du Baromètre agricole Terre-net Bva, 55 % des agriculteurs, et même 66 % parmi les spécialisés en grandes cultures, sont prêts à encourager leurs enfants à reprendre leurs exploitations. En juillet dernier, ils n’étaient que 50 %, et même 47 % un an auparavant, prêts à les inciter à leur succéder.
![]() Le niveau d'encouragement de ses enfants à s'installer : un indicateur du moral des agriculteurs. (© Baromètre agricole Terre-net Bva) |
Les agriculteurs retrouvent sans doute de l’espoir car ils perçoivent une amélioration de leur situation depuis un an, alors que le reste de l’économie sombre dans la crise. Un signe révélateur de cette situation est le faible succès remporté par les reports de prêts Psea (prêts Sarkozy). Il est vrai que les cours sont bien plus élevés qu’il y a deux ans, hormis ceux de la pomme de terre.
Bruno Le Maire caracole toujours en tête
Ce moral en partie retrouvé se reflète aussi dans les indices de confiance et de popularité des principaux responsables politiques sondés en novembre par rapport juillet. Car l’approche des élections n’explique donc pas tout. Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture caracole toujours en tête : 65 % des agriculteurs sondés lui font confiance pour défendre l’agriculture et les agriculteurs. Et sa côte de popularité est tout aussi impressionnante avec 68 % de bonne ou de très bonne opinion. Ces résultats sont à la fois le fruit d’un travail important fourni ces derniers mois (présidence du G20 agricole, réforme de la Pac, sécheresse) aidé par une conjoncture de prix plus favorable. La sécheresse n’a donc pas eu d’incidence négative sur sa popularité.
Indice de confiance des agriculteurs envers l'exécutif français. |
Sans doute, le ministre de l’Agriculture tire-t-il aussi vers le haut le Président et le Premier ministre. Même si les agriculteurs continuent de ne pas leur faire confiance pour les défendre, François Fillon et Nicolas Sarkozy, voient leurs indices de confiance augmenter respectivement de 4 et de 7 points par rapport à juillet.
Centre, droite et extrême droite se redressent
Grâce à lui, et peut-être aussi à la polarisation liée à l’approche de l’élection, la côte de popularité du président de la République progresse de 19 points et devient positive (indice de popularité de + 4 en novembre contre -15 en juillet) avec 51 % de bonnes opinions.
![]() Côte de popularité des hommes et femmes politiques français auprès des agriculteurs. (© Baromètre agricole Terre-net Bva) |
Plus globalement, à quatre mois du premier tour de l’élection présidentielle, c’est l’ensemble des autres personnalités du centre, de droite et d’extrême droite, qui voient leur cote de popularité se redresser, même si elle reste sans exception négative (à l’exception de Sarkozy et Le Maire). Mais avec 48 % de bonne opinion et une cote de popularité proche de l’équilibre, François Bayrou, président du Modem, est le responsable politique, après Bruno Le Maire, préféré des agriculteurs. Pourtant, le sondage a été fait avant sa déclaration officielle de candidat et alors que seuls 10 % des agriculteurs se sentent proches du Modem (voir encadré).
19 % des agriculteurs proches d’aucun parti Parmi les 80 % d’agriculteurs ayant déclaré leur affinité politique, la moitié est de droite ou du centre. L’Ump est le parti des quadras. Le Front National, avec 13 %, n’attirent l’adhésion que de 3 % des jeunes agriculteurs, une proportion bien faible au regard des jeunes de l’ensemble de la population. |
A gauche, les agriculteurs n’ont d’yeux pour aucun responsable politique depuis le retrait de Dominique Strauss Kahn de l’échiquier politique. François Hollande, candidat socialiste à l’élection présidentielle, ne recueille que 21 % de bonnes opinions.
La cote de popularité et le niveau de bonne opinion ne traduisent ni une adhésion à un mouvement politique, ni une intention de vote. |
Toutes personnalités confondues, notons que la cote de popularité et le niveau de bonne opinion ne traduisent ni une adhésion à un mouvement politique, ni une intention de vote et réciproquement. A cet égard, l’exemple de Marine Le Pen est significatif. La candidate Front National à l’élection présidentielle recueille 34 % de bonne opinion en novembre dernier et 27 % d’intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Or seuls 13 % des agriculteurs affirment être « le plus proche ou le moins éloigné » du Front National. Le vote Front national est en fait le vote protestataire d’une partie des agriculteurs, qui ne déclarent être proches d’aucun des partis politiques nationaux. En revanche, Nicolas Sarkozy ne transforme pas en intention de vote sa cote de popularité, et près de 36 % des agriculteurs préfèrent voter pour François Hollande au second tour sondage réalisé en octobre 2011.