Les agriculteurs bloquent le site Sodiaal de Guingamp. (©Fdsea Côtes d'Armor)
« Une cinquantaine de producteurs se sont rassemblés dans le calme vers 13 h au rond-point de Kernilien, à l'entrée de Guingamp, avant de rejoindre le site de Sodiaal », a indiqué à l'AFP la gendarmerie de Saint-Brieuc.
Selon Jean-Marc Lohier, président de la section Lait de la FDSEA des Côtes-d'Armor, ils étaient plus d'une centaine de producteurs avec une quinzaine de tracteurs devant la laiterie en milieu d'après-midi. « Nous bloquons les produits qui sortent, nous demandons une rémunération de 34 centimes du litre contre 30 centimes actuellement », a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant que la mobilisation devrait durer « au moins 48 heures » et que « les autres départements bretons devraient la rejoindre mercredi ».
Nombre de producteurs laitiers sont aujourd'hui dans une situation économique critique. La semaine dernière, une centaine d'entre eux avaient déjà interpellé à Plérin (Côtes-d'Armor) les représentants des coopératives pour réclamer un meilleur prix d'achat de leur production. Ils avaient alors ciblé les coopératives, censées défendre les intérêts des producteurs qui en sont membres. En 2016, les résultats financiers des transformateurs, « notamment coopératifs, ont été importants, pour ne pas dire scandaleux » quand les producteurs sont dans la « détresse », avaient-ils alors souligné.
« L'ultimatum courait jusqu'à aujourd'hui. Sans réponse, on a décidé de bloquer la laiterie Sodiaal. Pourquoi Sodiaal ? Parce que c'est celle qui paie le moins », a expliqué Jean-Marc Lohier.
Cette mobilisation intervient alors que les transformateurs - industriels et coopératives - s'apprêtent à fixer le prix d'achat du lait aux producteurs pour les mois à venir. Selon la FDSEA 22 et les Jeunes Agriculteurs des Côtes-d'Armor, « le prix d'équilibre moyen des producteurs du département est de 0,34 euro par litre. Sodiaal doit valoriser ses marques (Candia, Yoplait, Entremont...) et ses produits pour amener un prix qui rémunère le travail des producteurs ». Le malaise est si profond et la détermination si forte que même la Confédération paysanne, traditionnellement opposée à la FNSEA, s'est cette fois jointe au combat.