Pour Roselyne aujourd'hui, « le bonheur, c'est d'être productrice » de lait et de fromage de chèvre et de vache en Bourgogne-Franche-Comté, la région où elle est née et à laquelle elle est très attachée. Pourtant, au départ, elle voulait travailler dans la police scientifique ! Mais c'était avant de rencontrer son futur mari, un agriculteur du village. À seulement 20 ans, elle arrive sur la ferme où sa belle-mère lui « donne la passion de bien faire les choses, d'élaborer de bons fromages, d'apporter de la chaleur humaine dans la communication autour du produit et de savoir les vendre ». Même si élever des animaux et « cultiver en zone de montagne » relève parfois « du sport ».
Il faut dire que son beau-père a été l'un des premiers éleveurs des environs à transformer son lait et à le vendre à des marchands locaux. Dès la création du Gaec avec son époux et son beau-frère en 2012, Roselyne a « l'impression d'être intégrée à une aventure d'entrepreneur ». Une bonne intuition puisqu'elle devient chef d'entreprise cinq ans plus tard...
- L'important est de savoir qui on est. Être une femme et une agricultrice est parfaitement compatible. Il faut garder sa féminité et pratiquer des activités entre copines à l'extérieur de la ferme.
- Rejoindre une société agricole familiale quand on est l'épouse de l’un de ses membres demande de la patience et de la compréhension. Chacun doit faire un pas vers l’autre.
- Le statut des femmes en agriculture doit évoluer. Être exploitante agricole et mère de famille est merveilleux mais à quel prix...
- Chacun dans l'exploitation doit avoir un rôle précis, en toute synergie.
- Développer une clientèle sur un produit noble nécessite un grand investissement personnel.
- Il faut être à l’écoute de son marché et innover.

(© Editions France Agricole)
Retrouvez le témoignage complet de Roselyne dans le livre de Sylvie et Christophe Dequidt, Le tour de France des jeunes talents de l'agriculture, paru aux Éditions France Agricole.