« Les vaches vont se faire traire quand elles en ressentent le besoin, sans y être forcées. C'est une approche plus naturelle », estime Pierre. (©Gaec du Puech d'Arthus)
De plus en plus de producteurs laitiers, proches de la retraite, peinent à trouver un successeur. Certes la crise, que subit l'élevage en France depuis plusieurs années avec un prix du lait au plus bas, a une grande part de responsabilité dans celle des vocations. Mais elle n'est pas la seule fautive. En cause également : la charge de travail qui s'alourdit dans des fermes contraintes de réduire la main-d'œuvre au maximum pour des raisons économiques.
Comment, dans ces conditions, attirer davantage de jeunes vers le métier d'éleveur ? De nombreuses structures du secteur agricole, tels que l'Institut de l'élevage idele, Trame ou encore Icoopa, se penchent d'ailleurs actuellement sur la problématique du travail en élevage et du bien-être des éleveurs pour essayer de lever ce frein à l'installation et proposer des pistes concrètes d'amélioration à mettre en place dans les exploitations.
Deux Lely a5 grâce au financement participatif
Pierre, lui, a trouvé la sienne. Ce jeune producteur de lait, installé avec son père dans le sud de la France, va investir dans un robot de traite. Pourtant, l'astreinte horaire et la pénibilité, souvent associées à cette tâche, n'ont pas entamé son envie de devenir éleveur. Il trait les vaches depuis l'âge de 10 ans et a toujours voulu reprendre l'élevage familial. Mais le Gaec du Puech d'Arthus regroupe aujourd'hui 80 Prim'holsteins, sur 85 ha de prairies et de cultures, et en comptera bientôt un peu plus de 110. Et le père de Pierre, âgé de 57 ans, approche de la retraite.
Son fils souhaite donc remplacer l'installation 2x5 postes par deux robots Lely A5. Pour cet investissement, il fait appel au financement participatif sur la plateforme Miimosa. L'objectif premier, pour le jeune homme de 29 ans qui se marie dans un mois, est bien de « gagner du temps et de se libérer de la contrainte » de la traite pour passer des soirées et des week-ends avec sa femme, d'autant qu'elle travaille à l'extérieur. Et quand il en aura, il veut pouvoir s'occuper de ses enfants et « ne pas toujours devoir traire à l'heure où il faut les emmener et les chercher à l'école, au sport », etc.
Le cheptel compte quelques Brunes « parce qu'elles sont mignonnes et produisent un lait riche ». (©Gaec du Puech d'Arthus)
« Plus de lait », « moins de mammites et de stress »
Pour lui, le bien-être de l'éleveur est aussi essentiel que celui des vaches, auquel le robot contribue également. « Elles y vont quand elles en ressentent le besoin, sans y être forcées. C'est une approche plus naturelle, estime-t-il. Elles sont moins stressées que par des traites à heures fixes. Elles deviennent autonomes et la présence de l'homme, moins fréquente, permet d'avoir un troupeau plus calme. » L'éleveur trayait déjà trois fois par jour afin de « ne pas épuiser les mamelles, de limiter les mammites et pour que les vaches vieillissent mieux ». Elles donnaient aussi « plus de lait ».
Avec le robot, il cherche à améliorer encore les performances technico-économiques de l'élevage, ce système apportant « davantage d'informations sur les animaux ». « En mesurant la température et la conductivité du lait, il peut repérer une mammite non encore détectable par l'homme. Je peux alors la traiter avec de l'homéopathie et de la phyto-aromathérapie. Pas d'infection déclarée, donc pas d'antibiotique, ni de lait jeté, et surtout des vaches en bonne santé. » Grâce au temps libéré par le robot, Pierre pourra en outre se consacrer à sa passion : la sélection génétique et les concours, deux domaines qu'il gère seul depuis qu'il a 14 ans.
Chaque mois, retrouvez « Mon projet mon avenir » #MPMA, un témoignage réalisé en partenariat avec MiiMOSA , le premier site de financement participatif exclusivement dédié à l’agriculture et à l’alimentation.
