L'agrément de l'abattoir est suspendu depuis le 28 février sur décision du ministre de l'agriculture Didier Guillaume qui avait reconnu des « dysfonctionnements ».
Devant les agriculteurs, les porte-parole des syndicats qui avaient appelé à cette manifestation intersyndicale (FDSEA et Jeunes agriculteurs) ont pris la défense de l'abattoir de Boulazac, mettant en avant sa « performance », un des plus efficaces de France, selon eux. Le patron de la Sobeval Gilles Gauthier a assuré que les 450 salariés seraient payés et que tous les contrats des éleveurs seraient honorés.
« La société Sobeval est une bonne société. Ce n'est pas un centre de vacances. Il faut donner à manger aux gens donc pour ça il faut tuer des animaux », résume Philippe Bogeart, éleveur à La Chapelle-Grézignac, interrogé par un correspondant de l'AFP.
Aujourd'hui, tous se disent inquiets car plus les animaux attendent dans les élevages, moins la qualité de la viande sera au rendez-vous, « sur la tendreté, la couleur », assure Sandrine Vigier, éleveuse à Cendrieux.
L'inquiétude touche notamment les éleveurs partenaires du label rouge, très strict, qui prévoit des limites de poids et d'âge pour les bêtes. « Quand on dépasse la limite de poids ou d'âge, on ne bénéficie plus du label rouge, ça a un coût pour nous », s'alarme Philippe Bovarlet, qui travaille à La Roche Chalais.
L'association de défense des animaux L214 avait demandé le 20 février la fermeture du site, après la diffusion d'une nouvelle vidéo révélant selon elle des infractions « multiples », en particulier l'abattage d'animaux avec des conditions d'étourdissement insuffisantes.
« Dès que des mesures correctives seront proposées par ses gestionnaires, cet abattoir pourra reprendre son fonctionnement », avait assuré le ministre.
Dordogne : les éleveurs déversent du fumier et du lisier devant la préfecture de Périgueux pour demander la réouverture de l'abattoir de la Sobeval https://t.co/FhwIwfVXCR pic.twitter.com/Rel4iAgOQO
— France Bleu Périgord (@Bleu_Perigord) March 3, 2020